Aborder le suicide reste souvent un tabou dans notre société. Pourtant, en parler peut être salvateur pour une personne en détresse. C’est pourquoi il est essentiel d’apprendre à le faire avec tact et empathie. Cet article se propose de vous guider dans cette démarche délicate et nécessaire.
Comprendre et identifier les comportements suicidaires
Savoir repérer les signes précurseurs
Pour pouvoir aider une personne qui envisage le suicide, il importe avant tout de savoir reconnaître les signes précurseurs. Certains comportements sont particulièrement révélateurs : isolement social, tristesse excessive, perte d’intérêt pour des activités habituellement appréciées ou encore des propos pessimistes sur l’avenir peuvent être autant d’indices de pensées suicidaires.
Connaître les facteurs de risque
Certaines circonstances peuvent accroître la probabilité qu’une personne envisage le suicide. Parmi ces facteurs de risque figurent notamment des antécédents familiaux de suicides, la présence de troubles mentaux tels que la dépression ou encore le fait d’être confronté à une situation stressante ou traumatisante.
Après avoir identifié ces comportements suicidaires, il est crucial de nouer un dialogue sincère et bienveillant.
Instaurer un climat de confiance lors d’un dialogue sur le suicide
Miser sur l’empathie pour favoriser l’échange
L’empathie joue un rôle majeur lorsqu’il s’agit d’aborder la question du suicide. Il est préférable de comprendre que la personne est en détresse et qu’elle a besoin d’être écoutée sans jugement. Exprimez votre préoccupation et votre volonté sincère de l’aider.
Éviter les idées reçues sur le suicide
Nul besoin d’être un expert pour aborder la question du suicide, mais il est nécessaire de se débarrasser des idées reçues qui peuvent bloquer le dialogue. Par exemple, parler de suicide avec une personne en détresse ne va pas susciter cette idée chez elle si elle n’y pense pas déjà.
Maintenant que le climat de confiance est installé, il faut oser poser la question cruciale.
Savoir poser la question cruciale : « Penses-tu au suicide ? «
Choisir le bon moment pour poser la question
Demandez directement à la personne si elle envisage le suicide lorsqu’une occasion propice se présente. Cela peut être après qu’elle a exprimé un sentiment de tristesse intense ou fait allusion à son désespoir.
Rester calme et non jugeant après avoir posé la question
La réaction à sa réponse doit demeurer sereine et compréhensive. Évitez toute forme de jugement ou de surprise excessive qui pourrait freiner l’échange.
Face à une réponse affirmative, il importe alors d’orienter la personne vers une aide adaptée.
Accompagner vers une recherche d’aide adaptée
Inciter à consulter un professionnel
Encouragez la personne à consulter un professionnel de santé mentale. Vous pouvez l’aider à prendre rendez-vous et même l’accompagner lors des premières consultations si elle le souhaite.
S’informer sur les ressources disponibles
De nombreuses associations, comme La Main Tendue, proposent une écoute anonyme et confidentielle. Elles peuvent être d’un grand secours pour une personne en détresse.
Enfin, il faut veiller à gérer ses propres émotions face aux confidences sensibles.
Gérer ses propres émotions face aux confidences sensibles
Faire preuve de bienveillance envers soi-même
Il est normal de se sentir déstabilisé ou ému face à une telle confidence. Ne vous jugez pas et n’hésitez pas à chercher du soutien si nécessaire.
Maintenir une perspective réaliste
Gardez à l’esprit que vous ne pouvez pas résoudre les problèmes de la personne ni lui ôter sa tristesse. Votre rôle consiste à l’écouter, la soutenir et l’aider à trouver l’aide dont elle a besoin.
Pour finir, il convient de retenir qu’aborder la question du suicide avec tact et empathie nécessite d’être attentif aux signes de détresse, d’instaurer un climat de confiance propice au dialogue, d’oser poser la question cruciale sans jugement et d’aiguiller vers une aide adaptée tout en prenant soin de ses propres émotions. Que le spectre du suicide concerne un proche ou une connaissance plus lointaine, votre soutien peut faire toute la différence.
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